La fondatrice d'Highcare Cosmétiques a bâti un empire dans les 6 chiffres et se confie

Elle est 100% « self made ».

Éditrice junior, Narcity Québec
Pascale Dicaire la fondatrice d'Highcare factory.​

Pascale Dicaire la fondatrice d'Highcare factory.

Si tu capotes sur les produits ultra colorés de la marque Highcare Cosmétiques, sache que derrière cette entreprise locale à succès se trouve Pascale Dicaire, une Québécoise de 29 ans vivant dans les Laurentides, qui a monté son empire dans l'industrie des cosmétiques il y a maintenant quatre ans.

Après avoir étudié en gestion à l'université et avoir obtenu de l'expérience en gestion de construction, elle a décidé de monter toute seule son business. Au moment d'écrire ces lignes, elle est suivie par plus de 12 000 personnes sur son compte Instagram et elle réalise un chiffre d'affaires dans les six chiffres. Donc, Narcity s'est entretenu avec cette entrepreneuse pour en connaitre davantage sur son parcours et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est inspirant.

Quand as-tu choisi de démarrer ton entreprise? Pourquoi as-tu choisi de lancer une marque de cosmétique?

« Moi, avant, je faisais de la gestion dans la construction, mais étant dans un milieu d'hommes, je me sentais moins libre d'expression. J'avais besoin d'avoir une communauté de femmes et j'ai toujours su que je voulais être entrepreneuse. À un moment donné, j'ai juste combiné ma passion pour les cosmétiques et ma passion pour les couleurs avec mes skills de gestion, et ça a donné ma compagnie Highcare.

« Le déclic que j'ai eu là, c'est vraiment bizarre, mais c'était dans ma douche. Moi depuis que je suis petite, je sais que je vais avoir une business, mais je n'ai jamais vraiment su en quoi. J'ai toujours aimé les cosmétiques. Quand j'étais jeune, je passais des soirées dans les pharmacies, à scruter tous les produits, puis à regarder sur le marché. Et là, à un moment donné, j'étais dans ma douche, en 2019, puis j'ai juste eu un éclair. Puis le lendemain, je disais à tout le monde "j'ai une entreprise". [...] Je n'ai juste jamais lâché mon idée, puis je suis allée jusqu'au bout.

« [...] Je voulais offrir des produits de qualité que j'aurais moi-même pu trouver sur le marché. [...] On dirait que "produits de qualité", ça voulait dire des produits plates, des produits beiges, bruns. Je voulais déconstruire cette idée-là pour dire que, quand tu vas en pharmacie et qu'il y a des produits colorés, ce n'est pas nécessairement des produits pour enfants. Je voulais vraiment offrir un produit qui sent bon, funky et coloré, mais tout en étant hyper bon pour la peau. »

Comment as-tu réussi à réaliser ton projet? 

« L'idée dans la douche a été la première étape. Après ça, c'est de [la] garder, puis d'aller jusqu'au bout de mon idée, de la concrétiser. [...] Il faut s'entourer de personnes compétentes et de confiance surtout. Je pense que j'ai réussi à réaliser mon projet parce que j'ai vraiment été étape par étape sans essayer d'aller trop vite. [...] Tu apprécies quand même chaque étape, même quand tu commences au début, parce que ton entreprise elle va toujours évoluer. [...] Au début, je faisais des petits lancements. Je faisais quasiment une saveur pour un lancement, puis à chaque fois, je grossissais un petit peu mon inventaire pour offrir le plus de variété possible. Mais au début, c'était difficile. »

Quelles sont les choses qui t'ont freinées auxquelles tu ne t'attendais pas?

« Tout d'abord, le plagiat d'idée. Je vois fréquemment des produits qui ont des similarités vraiment flagrantes. Là, on parle de nom de saveurs, de techniques, de branding, mais au bout de la ligne, je le sais profondément que mes produits sont les meilleurs du marché et que, si on me copie, c'est parce que ce que je fais, c'est bon. Mais je trouve ça quand même un peu brutal, parce que je trouve que ça manque de personnalité, mais tu sais comme on dit "souvent copié, mais jamais égalé".

« L'autre chose, c'est comme dans tout domaine confondu, c'est le cash flow quand on commence une business. [...] Au début, il y a beaucoup de pertes, parce que le temps que tu apprennes ce que ta clientèle aime, tu as beaucoup de perte. Fabriquer des produits cosmétiques aussi c'est coûteux et surtout avec des ingrédients de qualité, les meilleurs sur le marché. [...] Au début, c'était difficile d'offrir un vaste inventaire parce que je pouvais seulement fabriquer des petits inventaires chaque fois.

« L'autre chose qu'il faut savoir aussi, c'est se discipliner avec l'argent. Parce que c'est bien beau faire 15 000 $ en cinq minutes, mais après il faut savoir le réinvestir consciemment et logiquement dans sa business pour acheter des matières premières, pour acheter des contenants, de l'équipement pour toujours faire évoluer sa business. Par exemple, ces 15 000 $ que je fais en cinq minutes, ce n'est pas "ok let's go je m'en vais en vacances"! Non, non. Tu te retournes de bord, puis il faut que tu rachètes ton stock, puis que tu réévalues toujours ton entreprise. C'est tout le temps des petits lancements un peu plus gros que je fais chaque fois. Je dirais que c'est mon background en tant que gestionnaire qui m'a beaucoup aidée là-dedans. »

Qu'est-ce qui explique ton succès selon toi?

« La recette secrète, premièrement, c'est d'avoir les skills de base, des skills de gestion surtout, faire confiance en ses idées, se démarquer, puis d'aimer ce que tu fais. »

Quel a été le moment déterminant dans la réussite de Highcare Cosmétiques?

« Quelque chose qui a vraiment changé, c'est quand j'ai déménagé mon atelier, dans le Nord, dans les Laurentides. C'est vraiment mon premier gros atelier. Quand je suis arrivée, il n'y avait même pas de plancher de céramique. C'est là que j'ai fait comme "OK, je pars vraiment un empire là". »

À présent, à combien est évaluée ton entreprise?

« J’ai une belle courbe d’augmentation de ventes depuis 2018. Mon chiffre d’affaires se situe dans les six chiffres et on peut dire que je vis bien de ma petite entreprise. Je ne peux me prononcer pour l’évaluation de mon entreprise pour l’instant puisque ma comptable est en train de terminer ma fin d’année fiscale et je ne peux pas me fier aux chiffres des années précédentes étant donné que mes ventes augmentent de lancement en lancement. »

Est-ce que ton succès fait réagir autour de toi? Si oui, pourquoi, penses-tu?

« Honnêtement, je pense que ce qui fait réagir, c'est quand tu reçois tes produits puis que le nom est écrit sur le produit, ça sent exactement pareil, c'est ça qui fait sensation. »

« Avant, j'écrivais souvent les montants d'argent que je faisais et j'écrivais ça sur les réseaux. Et là, cette année, j'ai décidé d'arrêter d'écrire ça parce que ça créait, j'ai l'impression, de la jalousie chez les gens. [...] Parce que les gens pensent que parce que tu fais un certain montant, t'as ce certain montant-là dans ton compte, mais non, il y a aussi beaucoup de dépenses. C'est au point que j'ai quasiment le goût de faire le contraire et maintenant de juste montrer mes dépenses. [...] Il y a tout un envers du décor et tout comme une jonglerie en background. »

Quel est le plus gros défi d'être une femme qui réussi?

« Mon plus gros défi en tant que femme, je te dirais que c'est la gestion de toute la business toute seule. Mon set up, c'est que je suis dans ma maison avec ma business. Au début, j'ai tout pris sur mes épaules pour gérer ça toute seule.[...] J'ai appris avec le temps à déléguer et avoir de l'aide.

« [...] Il y a aussi avoir une présence sur les réseaux sociaux. Les gens, le jugement des gens, c'est spécial ce que ça fait, parce qu'il y a vraiment beaucoup de monde qui te regarde et tu ne sais pas, c'est qui les gens. Mais c'est quand même un jugement que ce soit positif ou négatif puisque, admettons que c'est 1 000 personnes qui regardent ta story, c'est 1 000 personnes qui jugent ce que tu fais, peu importe qu'elles te jugent en bien ou en mal. [...] Pis ça, c'est quand même une pression, ça donne une pression de performance.

« Au début, tout était public, mon compte personnel était public, je mettais un peu plus d'informations personnelles. Mais là, c'est rendu qu'il y a quand même beaucoup de monde qui me suit. Parfois, je me fais reconnaître au magasin. [...] J'aime ça avoir mon petit cocon et j'aime ça dissocier ma business de plus en plus. »

Qu'est-ce que tu aurais comme conseil à donner à celles et ceux qui veulent partir leur marque?

« Premièrement, faire confiance en ses idées et se démarquer dans ces idées. Il y a aussi prendre des risques qui sont logiques parce qu'en business, tu n'as pas le choix de prendre des risques, mais les faire logiquement. Moi, ce qui m'a aidée, puis ce que je prône, c'est de mettre mon client au centre de mes priorités.

« Aussi, être bien organisé autant dans sa vie personnelle que dans sa business. Une autre chose : Travailler par passion, par amour, parce que si tu veux partir une business dans un domaine que tu n'aimes pas nécessairement, mais que tu fais ça juste pour faire des sous ou quoi que ce soit, ça ne marchera pas. Il faut vraiment que tu aimes ce que tu fais et avoir le mindset de "get shit done", mais aussi, savoir prendre du temps pour soi, pour sa vie personnelle, en dehors du travail, au moment opportun. Et puis, dernier conseil : self-care, self-care, self-care. »

Quels sont tes futurs projets avec la marque?

« J'ai plein de belles surprises qui vous attendent, mais je garde le tout secret. Restez à l'affût parce que je n'ai pas fini de vous faire vivre des émotions fortes au travers de mes produits funky. Mais oui, effectivement, l'international est dans mes projets et c'est déjà commencé, c'est la seule chose que je peux dire pour l'instant. »

La photo de couverture est utilisée à titre indicatif seulement.

À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page du gouvernement du Canada.

Maïlys Kerhoas
Éditrice junior, Narcity Québec
Maïlys Kerhoas est éditrice junior chez Narcity Québec. Elle est spécialisée en nouvelles liées à l'argent et réside à Montréal.
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