Voici combien d'heures tu dois travailler à Montréal pour arriver à payer ton loyer

Toi qui rêves d'être propriétaire un jour. 🤯💸

Journaliste nouvelles, Narcity Québec
Voici combien d'heures tu dois travailler à Montréal pour arriver à payer ton loyer

Tu trouves que ton logement commence à te coûter trop cher? Le Rapport sur le marché locatifde la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL), publié le 18 février 2022, nous donne un portrait global de la situation partout au Canada et pointe vers des pistes pour comprendre ces prix.

Une des données qui a été analysée et qui permet de comparer l'abordabilité des logements, c'est combien d'heures il faut travailler par mois, en moyenne, pour pouvoir se payer un appartement.

Avant tout, il faut savoir que dans la région métropolitaine de Montréal, le loyer moyen pour un logement de deux chambres a été établi à 932 $. Pour les appartements en copropriété, ce montant grimpe à 1 420 $.

Dans la région de Montréal, ce serait donc 105,8 heures par mois au salaire moyen qu'il fallait donner à son boss en 2021 pour pouvoir se payer un appartement de deux chambres, soit trois heures de plus qu'en 2020.

Quand on se compare, on se console, puisqu'à Vancouver, c'est une moyenne de 198 heures de travail à temps plein par mois qui est nécessaire et 170 heures à Toronto. À Québec, ce nombre s'élève 105,6 heures, tandis qu'à Gatineau, ça prend 107,1 heures.

Un emploi à temps plein correspond à 150 heures par mois, selon ces chiffres. Il est donc considéré que le loyer moyen n'est pas abordable dans les endroits où le nombre d'heures dépasse ce seuil.

La SCHL tient tout de même à spécifier que « la mesure ci-dessus repose sur une personne seule qui gagne le salaire moyen et qui habite dans une région métropolitaine donnée » et reconnaît que cela peut varier d'un ménage à l'autre.

Pour arriver à ces résultats, le rapport s'est basé sur les informations de Statistiques Canada qui indique que la rémunération hebdomadaire moyenne au Canada en septembre 2021 était de 1 136,61$.

Les logements disponibles restent stables

Le rapport donne aussi le taux d'inoccupation, donc le nombre de logements vacants, qui est resté stable dans la région métropolitaine de Montréal en 2021 pour s'établir à 3%. Le nombre de copropriétés offertes pour la location s'établit seulement à 1,4 % à Montréal.

« La reprise progressive de la migration internationale et le retour des cours en présentiel ont fait diminuer le taux d’inoccupation au centre-ville, mais à un niveau supérieur à ce qu’il était avant la pandémie », analyse l'économiste Francis Cortellino.

Des logements abordables, un défi important

« L'abordabilité des logements locatifs continue de poser un défi important partout au pays », concède ce rapport, puisque les grands centres n'offrent pas assez de logements abordables pour les gens aux revenus les plus faibles, malgré une construction soutenue d'appartements dans les dernières années.

L'abordabilité est généralement définie comme le fait de consacrer au plus 30 % du revenu brut au loyer mensuel.

Les ménages locataires les moins fortunés gagnant entre 25 000 et 36 000 $ peuvent donc payer entre 625 $ et 899 $ par mois pour un logement abordable. Le taux d'inoccupation pour ce type de logements est de 2,2 %. Le portrait change beaucoup pour les ménages gagnant entre 53 000 et 81 000 $. Ceux-ci peuvent payer entre 1325 $ et 2024 $ pour un logement abordable puisqu'ils ont plus d'options pour se trouver un logement avec un taux d'inoccupation de 4,8 %.

Les gens fuient vers les banlieues

Les gens semblent aussi avoir compris que la banlieue peut être une bonne option pour avoir un appartement plus grand à moindre coût. On a assisté en 2021 à une véritable migration vers l'extérieur des grands centres, ce qui fait que les taux de logements disponibles dans les banlieues sont en baisse.

« Avec les augmentations importantes de loyer que l'on observe à Montréal, plusieurs personnes n'ont plus les moyens d'habiter en ville et se tournent vers les banlieues où le coût des logements (surtout les grands) est plus accessible », confirme Marjolaine Deneault, porte-parole du RCLALQ.

Y a-t-il encore une crise du logement?

Des organismes communautaires qui militent entre autres pour des logements plus abordables et une plus grande intervention du gouvernement affirment que la crise du logement touche maintenant davantage les villes situées à l’extérieur des grands centres urbains.

« Des villes comme Drummondville, Granby, Joliette, Rouyn-Noranda et Rivière-du-Loup ont des taux d’inoccupation moyens qui frôlent le 0 % alors que d’autres comme Saint-Hyacinthe, Shawinigan, Gatineau ou Sherbrooke subissent des augmentations moyennes de loyer d’environ 10 % », décortique le RCLALQ.

Le Front d'action populaire en réaménagement urbain abonde dans le même sens. « La rareté des logements locatifs s'étend, alors que les loyers, eux, augmentent à un rythme accéléré. Comment le gouvernement caquiste de François Legault peut-il continuer à nier l'existence d'une crise du logement? Elle est au contraire plus vive que jamais », s'exclame Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

La photo de couverture est utilisée à titre indicatif seulement.

Sami Bouabdellah
Journaliste nouvelles, Narcity Québec
Loading...